
Dans certains cas, les urines ne peuvent plus être évacuées de l'organisme : la vessie gonfle et il est nécessaire de consulter en urgence : c'est ce que l'on appelle une rétention urinaire.
Dans quelles circonstances une rétention urinaire peut-elle se produire et comment remédier à ce problème ? Les réponses ici !
Rétention urinaire : qu'est-ce que c'est ?
La rétention urinaire désigne l'incapacité à uriner malgré un besoin de plus en plus pressant. Lorsqu'elle survient soudainement, on parle de rétention urinaire aiguë.
Dans d'autres circonstances, la situation s'installe progressivement. Au début, la personne concernée parvient à éliminer en partie ses urines, mais une quantité plus ou moins importante reste dans la vessie. À terme, les urines peuvent finir par ne plus s'évacuer du tout.
À noter : la rétention urinaire est à distinguer de l'anurie, qui est une situation où la vessie reste vide car l'urine n'est plus produite par les reins à cause d'un dysfonctionnement. Le patient ne ressent alors pas le besoin d'aller aux toilettes.
Une rétention urinaire peut apparaître dans différents contextes. La première cause de la rétention urinaire est l'affection :
- chez les hommes de plus de 60 ans, un adénome de la prostate est le plus souvent responsable ;
- une inflammation de la prostate (prostatite) ;
- le développement d'une tumeur bénigne ou cancéreuse dans les régions avoisinant la vessie ;
- la présence d'un caillot de sang ou un calcul rénal qui bouche l'urètre (le canal conduisant l'urine de la vessie vers l'orifice urinaire) ;
- une constipation très importante et la présence d'un fécalome (accumulation de matières fécales très dures), qui comprime l'urètre ;
- d'ordre neurologique, qui empêche la contraction du muscle gouvernant la vessie (maladie de Parkinson par exemple).
Elle peut également survenir après un traumatisme de la zone, provoqué par un accident ou un acte chirurgical ou bien par la prise de médicaments : des antispamodiques, des anti-histaminiques, des antidépresseurs, etc., qui peuvent générer ce type de trouble.
Il est important, en cas de problème de rétention urinaire, de signaler tout traitement à son médecin. Il est également possible de se référer à leur notice d'utilisation pour consulter la liste des effets secondaires.
Symptômes d'une rétention urinaire
La rétention urinaire aiguë se traduit par plusieurs signes :
- l'absence de miction depuis plusieurs heures ;
- des douleurs dans le bas du ventre ;
- une masse, correspond à la vessie pleine, peut être ressentie au dessus du pubis ;
- lorsque cette rétention urinaire est associée à une infection, de la fièvre peut être présente.
Le médecin va tout d'abord interroger son patient pour comprendre dans quel contexte survient son problème de rétention urinaire. Il procède ensuite à un examen clinique, basé sur :
- la palpation du bas ventre ;
- un toucher rectal, pour rechercher la présence d'une prostate gonflée chez l'homme, d'un fécalome ou d'une tumeur ;
- un toucher vaginal chez la femme en complément, également à la recherche d'une tumeur qui expliquerait les symptômes.
Le cas échéant, il peut recourir à une échographie, qui mettra en évidence la présence d'une vessie très gonflée.
Rétention urinaire : prise en charge
Pour soulager le patient souffrant de rétention urinaire, l'équipe médicale va dans un premier temps vider la vessie. Deux techniques distinctes peuvent être utilisées :
- la mise en place d'une sonde urinaire, par l'intermédiaire de l'orifice urinaire et remontant jusqu'à la vessie ;
- lorsque l'approche précédente est contre-indiquée, il est nécessaire de placer un cathéter dans la vessie, en pratiquant une petite incision de l'abdomen, l'acte est réalisé sous anesthésie locale.
Différents examens seront ensuite prescrits pour retrouver l'origine du problème : analyse de sang et d'urines (ECBU), échographie, scanner, IRM... :
- Si un obstacle physique est responsable, une opération visant à l'éliminer sera alors envisagée (ablation d'un kyste, d'une tumeur...).
- Si un médicament est en cause, le médecin proposera de réduire les doses ou d'opter pour un traitement alternatif.